Maslow et le 11 Mai
Ou comment sa pyramide se retrouve bouleversée ?
Maslow et le 11 Mai
Cette citation d’Abraham MASLOW, nous explique comment la peur peut prédominer dans le monde d’aujourd’hui et encore plus dans le monde professionnel.
« J’ai appris à travers d’autres expériences que le novice peut souvent voir des choses sur lesquelles l’expert peut passer. Tout ce qui est nécessaire est de ne pas avoir peur de commettre des erreurs, ou de paraître naïf. »
Abraham Maslow
En effet la crainte de prendre la parole en public, de poser certaines questions, le regard des autres, voilà quelques unes des peurs que beaucoup d’entre nous ont connu. La pression des objectifs, la pression de la hiérarchie, le stress sont autant de déclencheurs qui peuvent faire naître la peur chez les salariés, avec plus ou moins d’intensité. Et l’ensemble de ses craintes vont limiter notre progression, et affecter notre développement personnel.
La peur est considérée comme une émotion défensive c’est à dire que si nous ne passons pas au delà, elle sera, comme le disait Maslow, un facteur limitant à notre évolution.
Et son énergie d’action protectrice, assure que nous recherchons la sécurité et la stabilité dans notre environnement et nos relations. Ces deux sentiment étant mis à mal de puis ces 55 derniers jours et le seront encore dès le 11 Mai.
De plus la situation exceptionnelle que nous allons vivre dès ce déconfinement enclenché, va exacerber cette émotion. Et surement y en aura-t-il d’autres qui ressortiront ?
Alors comment fonctionnent les émotions ?
Chaque émotion a une fonction importante dans notre vie.
Chacune de nos émotions à un déclencheur et une fonction.
Le facteur déclencheur de la peur est une menace que nous allons pouvoir rencontrer. Pour répondre à cette émotion nous allons donc mettre en place toutes les choses qui nous permettront de nous sentir en sécurité.
Et dès demain pour certaines personnes une foule de menaces vont se présenter à eux. Que ce soit la crainte de tomber malade, de croiser les gens, de toucher des objets, de prendre les transports en commun, de mettre ses enfants à l’école … Et donc la fonction de cette émotion sera d’éviter ces différentes menaces ou en tout cas de réduire les « dégâts » qui pourront être causés.
Vous avez donc tout intérêt à essayer de passer au delà de cette émotion qui peut devenir envahissante. Il sera important de reprendre confiance en vous mais aussi dans l’autre. Vous prendrez vos précautions pour vous rassurer, mais il sera également primordial que « l’intelligence collective et émotionnelle » soit respectée.
Dites vous bien que dès demain vous allez croiser une foule de personnes emplies d’émotions diverses et variées, avec des des intensités différentes. Il sera intéressant de les comprendre et de pouvoir comprendre ce qu’ils ressentent. Le milieu professionnel sera l’endroit idéal ou appliquer cette empathie.
Pour les personnes qui retourneront sur leurs lieux de travails, leurs collègues, leurs managers ou encore leurs patrons vont être des vecteurs de joie commune de se retrouver, de retrouver une relation sociale mais il sera possible de rencontrer des tensions aussi bien sur des tâches à effectuer, que des résultats à obtenir, des gestes barrières à mettre en place.
Les salariés en relation avec des clients auront également un vrai plaisir de les retrouver et de refaire des affaires avec eux mais il y aura peut être une certaine tension pour amener la finalisation de dossier, pour reprendre des relations « normales ». Bref empathie et bienveillance seront de mises dans les prochains jours.
L’optimisme et la confiance seront certainement deux sentiments que nous devrons utiliser pour combattre cela.
Maslow expliquait également que l’optimisme dont nous faisons preuve doit être authentique.
En effet un faux optimisme serait la cause de nombreuses déceptions. Nous allons donc devoir travailler cet optimisme au jour le jour, afin que ces craintes se réduisent comme peau de chagrin.
Mais le psychologue Abraham Maslow est connu principalement pour sa pyramide des besoins qu’il élabora en 1943 qu’il publia dans la revue américaine Psychological Review et dont il finalisa la théorie en 1970.
Dans cette pyramide il hiérarchise 5 besoins fondamentaux pour un y explique également que l’homme passera au besoin supérieur lorsqu’il aura répondu globalement au précédent.
Il met à jour 5 groupes de besoins : les besoins physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins d’appartenance et d’amour, les besoins d’estime et enfin le besoin d’accomplissement de soi.
Arrêtons nous quelques instants sur cette liste et plus précisément sur ce fameux besoin de sécurité.
Demain, l’ensemble de nos concitoyens auront ils un épanouissement entier si ce besoin n’est pas totalement comblé ?
Demain ce sentiment de sécurité « pour notre santé », de ne pas être contaminé, existera-t-il dans les transports en commun, à notre travail, dans la rue, mais aussi la question se pose concernant la sécurité de notre activité professionnelle, de l’existence de notre entreprise ?
Il peut être intéressant de pouvoir se poser la question et de se demander, notamment pour ses personnes qui n’auront pas comblées ce besoin, qu’elle sera leurs ressentis, leurs sentiments, leurs relations avec l’autre.
Mais alors si le déclencheur de la peur est la crainte d’une menace pour notre sécurité, et que, demain dans certaines situations, nous ne nous sentons pas en sécurité, n’y a-t-il pas là un réel dilemme à résoudre ?
Cette période extraordinaire que nous vivons a bouleversé totalement cette pyramide de Maslow et en prendre conscience au sein de l’entreprise sera la clé de la réussite de cette reprise d’après confinement.